La villa des cent regards

En 1922, alors que Mussolini et son régime fasciste gagnaient du terrain, Victor Grazzi et sa femme Ida quittèrent leur pays pour Montpellier. Après avoir travaillé comme maçon pendant 30 ans, Victor Grazzi commença à construire une maison sur une petite parcelle de terre en 1950.

Malheureusement Ida Grazzi décéda soudainement en 1954, plongeant la vie de son mari dans un tourbillon. Après 35 ans de mariage, Victor, surnommé « Garibaldi » en raison de ses origines italiennes et de sa longue barbe blanche, se retrouvait seul à Montpellier. Mais au lieu de sombrer dans le désespoir, Victor transforma la douleur en motivation pour continuer à construire la Villa qu’il avait commencée cinq ans plus tôt avec sa femme.

Créée par morceaux, la villa devint un spectaculaire méli-mélo de tours et de tourelles miniatures, de portes et de pièces à fenêtres. En utilisant du béton armé, Victor créa un merveilleux château aux lignes douces et aux pics arrondis qu’il agrémenta même de sculptures de personnages et d’animaux. Il continua son travail pendant 15 ans, et la villa acquis peut à peu le nom de Villa des Cent Regards, en raison des 100 fenêtres qu’elle comprend.

Entièrement créée à partir de béton et de matériaux recyclés, la Villa compte également un phare et quelques autres ajouts atour de la thématique nautique. La propriété possède également ses propres vignes et un pressoir à vin que Victor utilisait lorsqu’il vivait encore sur place dans les années 1960.

Victor est décédé en 1970 et pendant 20 ans son œuvre se détériora. Pendant des années, personne n’a entretenu la structure qui était surtout visitée illégalement par des amoureux et des jeunes. Finalement clôturée en 1982 pour empêcher les dommages, la villa des cent regards est restée longtemps inoccupée jusqu’à ce que des travaux permirent de la convertir en un espace culturel et associatif.